Le bilinguisme des magistrats

Le bilinguisme des magistrats

Récemment, les avocats et magistrats bruxellois ont proposé, au lieu de scinder l’arrondissement judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde, de le “dédoubler” en créant des tribunaux francophones et néerlandophones. Le but est de pouvoir engager plus de juges uniligues francophones afin de résorber l’arriéré judiciaire.

L’Union belge s’accorde entièrement pour dire que l’arrondissement tant judiciaire qu’administratif de Bruxelles-Hal-Vilvorde ne peut être scindé. Elle trouve également que l’arriéré judiciaire doit être éliminé le plus rapidement possible.

Pourtant, le bilinguisme de la magistrature ne peut en pâtir nullement. En revanche, l’Union belge propose de faire de la connaissance minimale de l’autre langue nationale une condition sine qua non pour pouvoir être nommé juge ou procureur en Belgique (donc pas seulement à Bruxelles). Il est en effet incongru d’exiger que les policiers, les diplomates et les fonctionnaires européens soient multilingues, mais non les magistrats. En outre, le droit, que les magistrats doivent appliquer, est belge et la plupart des sources sont rédigées dans une des deux langues nationales (abstraction faite de l’allemand qui constitue plutôt une langue locale). Un magistrat belge doit donc au moins être passivement bilingue. A part cela, le bilinguisme actif des magistrats doit être encouragé le plus possible.

Avec leur proposition pour nommer davantage de juges unilingues, les juges et avocats francophones favorisent le retour à la « Belgique de papa » où une communauté linguistique dominait l’autre. Le B.U.B., par contre, veut une nouvelle Belgique – unitaire -, où les lois linguistiques sont intégralement respectées et où le bilinguisme est fortement promu dans les écoles, dans les universités et dans les médias publics. C’est la seule façon de réaliser l’unité et le respect de l’autre. C’est la seule façon de rompre définitivement avec le passé « communautariste » de la Belgique et de créer une nouvelle nation dirigée vers l’avenir dans laquelle les Belges se comprennent et s’estiment.